Derek Bourgeois Podcasts
compositeur anglais
- opéra, symphonie
- Angleterre
- chef ou cheffe d'orchestre, compositeur ou compositrice, musicologue, professeur ou professeure de musique
Dernière mise à jour
2024-05-09
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Image de balbutiements originels via la Théogonie d’Hésiode lue par Yves Bergeret Dans les années 1960, William Labov a développé des observations sur la stratification sociale des variables linguistiques. C’est aussi lui qui est à l’origine de la notion d’insécurité linguistique. En 1976, dans le livre intitulé Sociolinguistique, il écrivait à propos des petits-Bourgeois new-yorkais que leur insécurité linguistique pouvait se traduire « par de profondes fluctuations au sein d’un contexte donné ; par un effet conscient de correction ; enfin, par des réactions fortement négatives envers la façon de parler dont ils ont hérité. » L’idée que les rapports de classe pèsent sur nos façons de dire est si intéressante qu’elle peut cacher d’autres contextes : bégayer ne renvoie pas systématiquement à des jeux d’intimidations sociales. Peut-être même que le bégaiement ne demande pas toujours à se corriger ou à s’en défendre ou, pendant que l’on parle à chercher à tout prix à renforcer sa sécurité linguistique. D’autant que la sociolinguistique nous apprend aussi que la fluidité de l’élocution ne va pas de soi, elle tient d’un privilège qui n’est pas donné à tout le monde. Si bien que la parole aisée n’est peut-être pas si normale, pas si admirable. Peut-être même qu’il y a quelque chose de suspect à ce qu’elle apparaisse si couramment désirable. Pour ce numéro Bégayer, Metaclassique a réuni Peter Szendy qui, avec Laura Odello, a signé aux éditions de Minuit, l’essai La Voix, par ailleurs et le musicologue Damien Bonnec qui a réfléchi à quelques mises en scènes poétiques et musicales du bégaiement. Et puis, vous entendrez aussi – en deuxième partie d’émission – les réflexions que poète plasticien Yves Bergeret avait développé dans le cadre de la Nuit des Bégaiements diffusé par La Radio Parfaite en 2018.
Belle marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour. Vos beaux yeux, belle marquise, mourir d’amour me font… C’est dans la scène 4 de l’acte II du Bourgeois gentilhomme de Molière que le maître de philosophie donne une leçon à Monsieur Jourdain qui, tout en apprenant qu’il fait de la prose sans savoir, s’aperçoit que la meilleure manière de mettre la phrase en ordre est encore celle qui lui est été apparue spontanément. Un peu comme si la leçon de Monsieur Jourdain n’avait pas été entendue, on a vu fleurir au milieu du XVIIIᵉ siècle des partitions combinatoires qui permutaient des fragments de phrases musicales pour en démultiplier les possibilités d’agencement en nombre astronomique. Et puis, en 1821, le mécanicien horloger amstellodamois dit Diederich Nikolaus Winkel, a confectionné un componium, un automate capable d’improviser de la musique pour retracer l’histoire de ce premier improvisateur mécanique. Les micros de Metaclassique sont allés à la rencontre de son unique exemplaire au Musée des instruments de musique de Bruxelles et du responsable des collections d’instruments électriques, électroniques et d’automates et musicologue Wim Verhulst. Au cours de l’émission, vous entendrez aussi les expertises de John van Tiggelen qui, dans les années 1980, a démonter et remonter ledit compendium pour pouvoir en décrire le fonctionnement par le menu et lui consacrer une thèse ; ainsi que Martin Paris, ce qui, au musée Speelklok à Utrecht, a construit en 2021 une réplique du componium en version réduite, mécaniquement fidèle à l’instrument de Winkel. Mais comme le Bourgeois Gentilhomme a pu le montrer, c’est bien au XVIIᵉ siècle que l’art combinatoire a réellement décollé. Le premier savant à avoir calculé le nombre de mélodies que l’on pouvait faire avec cinq ou six ou sept notes, étant le polymathe Marin Mersenne, nous entendrons depuis Santa Fé en Argentine, celle qui a réfléchi à la pensée mathématique de la musique de Mersenne, la philosophe Brenda Basilico. Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
« La domestique est une déracinée, elle adopte le code Bourgeois avec d’autant plus de force qu’elle fuit la terre et ses origines. Elle devient du code des maîtres le suppôt le plus convaincu. C’est le cas de Bécassine, qui pousse l’assimilation jusqu’à la caricature. Bécassine reste constamment admirative et respectueuse de la classe des puissants, sa maîtresse et les dames du faubourg Saint-Germain. » Dans La place des bonnes qu’elle écrit en 1979, Anne Martin-Fugier précisait encore que « Ce sentiment qu’a Bécassine de faire partie d’une caste privilégiée est une survivance de l’époque où l’aristocratie entretenait de véritables maisonnées de serviteurs[1]. » Mais alors : d’où vient que les bonnes se trouvent représentées sous des traits aussi abruties par les maîtres, comme si elles faisaient partie d’une faction de la classe ouvrière que la Révolution n’avait pas réussi à émanciper ? La chose est évidente dans Bécassine, mais aussi dans un certain nombre de romans, mais encore d’opéras et d’opérettes du 19ème siècle. Avec le soutien de l’Opéra-Comique, Emmanuelle Cordoliani s’est lancée au sein du CNSMD de Paris dans un projet de « recherche en art » sur la représentation des domestiques à l’Opéra. Intitulé « La bonne cause », le projet est aussi une bonne occasion pour Metaclassique d’enquêter sur les procédés d’abrutissement des domestiques aussi bien dans les romans et sur les scènes d’opéra que dans la vraie vie d’aujourd(hui. Pour ce faire, vous allez pouvoir entendre les élèves en art vocal du CNSMD de Paris en répétition avec Emmanuelle Cordoliani, les historiens Jean-Claude Yon et Pierre Girod, mais aussi deux chercheuses associées au projet : la sociologue Alizée Delpierre qui a signé Servir les riches aux éditions La Découverte et Alice de Charentenay qui a soutenu une thèse sur la figure de la servante dans les romans français de la deuxième partie du 19ème siècle. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. [1] Anne Martin-Fugier, La place des bonnes, Paris, éditions Perrin, 2004 [Grasset, 1979], p. 200-201.
2022-06-29 05:04:29
Durée (h:m:s):
Sous cet intitulé un peu provocateur - et très simpliste - nous avons souhaité initier une conversation avec la sociologue Didier Eribon, auteur du célèbre Retour à Reims, sur une problématique réelle du monde de l'opéra. Ce genre, financé par la communauté, s'adresse-t-il équitablement à tous les membres de la société, indépendemment des strates qu'ils occupent ? Quelques livres de Didier Eribon à commander dans votre réseau de librairies indépendantes : La Société comme verdict Flammarion / Champs, 2020Commander sur Leslibraires.fr Retour à Reims Flammarion / Champs, 2018Commander sur Leslibraires.fr Réflexions sur la question gay Flammarion / Champs, 2009 Commander sur Leslibraires.fr
ou
- chronologie: Compositeurs (Europe). Chefs d’orchestre (Europe). Interprètes (Europe).
- Index (par ordre alphabétique): B...