Alexandre Winkel Podcasts
Dernière mise à jour
2024-05-15
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Au début du 19è siècle, le goût pour les contrastes dynamiques semble s’être généralisé au point que les nuances extrêmes et les sauts entre pianissimo et fortissimo passent dans le langage musical usuel. Dans la même période, on semble porter une attention de plus en plus soutenue à l’homogénéité de la couleur de la voix ou d’un instrument dans tous les registres de sa tessiture. Dans un contexte qui passe volontiers les questions d’expression au crible des connaissances scientifiques, l’Académie des Sciences s’en mêle en lançant en 1840 un appel pour que les chercheurs à donner des explications anatomiques, acoustique et physiologiques au mécanisme de la voix humaine. Les mémoires et traités sur la voix fleurissent, les médecins et les profs de chant croient parler de la même chose alors que sans doute pas tout à fait. Parmi eux, il y en a un qui est à la fois médecin et professeur de chant au Conservatoire, Manuel Garcia fils qui va pousser l’investigation jusqu’à développer un « laryngoscope » pour examiner le fonctionnement du larynx en train de chanter. Ledit « laryngoscope » est devenu un objet patrimonial qui a été acquis par la Villa Viardot, du nom de Pauline Viardot, la sœur de Manuel Garcia fils. Et c’est justement à la Villa Viardot à Bougival, à l’occasion de sa réouverture au public après sa restauration que le Centre Européen de Musique a offert à Metaclassique le soin d’inaugurer ses salons pour enregistrer cette émission pour offrir un premier événement à la mesure de ses enjeux : l’histoire du laryngoscope et, à travers lui, des débats scientifiques qui entouraient la voix lyrique à la grande époque du bel canto. Pour ce faire, nous accueillons Michèle Castellengo, chercheuse CNRS au Laboratoire d’Alembert qui a signé, en 2015 aux éditions Eryolles Ecoute musicale et acoustique, mais aussi l’historien du chant Pierre Girod qui enseigne à l’Université de Toulouse et Alessandro Patalini qui enseigne le chant au Conservatoire Frescobaldi de Ferrara et qui a édité « I dodici terzetti notturni senza accompagnamento di Manuel Garcìa Sr. » Et puis, en fin d’émission, nous recevrons celui sans qui nous ne pourrions être dans cette Villa Viardot : le président-fondateur du Centre Européen de Musique, Jorge Chaminé qui est à l’origine de la restauration de la Villa Viardot et de l’acquisition du laryngoscope de Manuel Garcia fils. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. Autres numéros de Metaclassique conçus en complicité avec le Centre Européen de Musique : #122 – Vénérer, #141 – Ancrer et #178 – Européaniser. Autres numéros de Metaclassique sur les objets scientifiques de la musique : #35 – Onduler (sur le thérémin), #110 – Mouiller (sur l’harmonica de verre), #134 – Chronométrer (sur le métronome), #222 – Combiner (sur le componium de Winkel) et #254 – Accorder (sur le diapason).
Belle marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour. Vos beaux yeux, belle marquise, mourir d’amour me font… C’est dans la scène 4 de l’acte II du Bourgeois gentilhomme de Molière que le maître de philosophie donne une leçon à Monsieur Jourdain qui, tout en apprenant qu’il fait de la prose sans savoir, s’aperçoit que la meilleure manière de mettre la phrase en ordre est encore celle qui lui est été apparue spontanément. Un peu comme si la leçon de Monsieur Jourdain n’avait pas été entendue, on a vu fleurir au milieu du XVIIIᵉ siècle des partitions combinatoires qui permutaient des fragments de phrases musicales pour en démultiplier les possibilités d’agencement en nombre astronomique. Et puis, en 1821, le mécanicien horloger amstellodamois dit Diederich Nikolaus Winkel, a confectionné un componium, un automate capable d’improviser de la musique pour retracer l’histoire de ce premier improvisateur mécanique. Les micros de Metaclassique sont allés à la rencontre de son unique exemplaire au Musée des instruments de musique de Bruxelles et du responsable des collections d’instruments électriques, électroniques et d’automates et musicologue Wim Verhulst. Au cours de l’émission, vous entendrez aussi les expertises de John van Tiggelen qui, dans les années 1980, a démonter et remonter ledit compendium pour pouvoir en décrire le fonctionnement par le menu et lui consacrer une thèse ; ainsi que Martin Paris, ce qui, au musée Speelklok à Utrecht, a construit en 2021 une réplique du componium en version réduite, mécaniquement fidèle à l’instrument de Winkel. Mais comme le Bourgeois Gentilhomme a pu le montrer, c’est bien au XVIIᵉ siècle que l’art combinatoire a réellement décollé. Le premier savant à avoir calculé le nombre de mélodies que l’on pouvait faire avec cinq ou six ou sept notes, étant le polymathe Marin Mersenne, nous entendrons depuis Santa Fé en Argentine, celle qui a réfléchi à la pensée mathématique de la musique de Mersenne, la philosophe Brenda Basilico. Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
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